Poutine, le nouveau tsar de Russie?
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Article sur l'élection sûrement douteuse et assurément dangereuse
de Poutine l'espion du KGB. Ecris par Black Sylvain

 

Ça y est, Vladimir Poutine (ou Vladimir 1er comme le prédisent certains...) a été élu au premier tour du scrutin avec plus de 50% des voix. En effet, son ennemie principale, l'abstention, a été assez faible puisqu'un peu plus de 60% des russes se sont rendus aux urnes. On se souvient encore de la première fois où on a entendu son nom, pour nous comme pour les russes ce n'était qu'un premier ministre de plus qui promettait un passage éphémère à ce poste. Mais voilà, le Tsar Eltsine a désigné son successeur : ce sera Poutine. Au départ, personne n'y croyait, il était crédité d'à peine 2% des intentions de vote... Maintenant, il est président, comment a-t-il fait pour passer de 2% à 53% ? ? ?

Eh bien ce n'est pas si dur que ça... Tout d'abord, il a fait une belle guerre contre ces bandits de tchétchènes. La dernière guerre qui avait oppsoé russes et tchétchénes avait laissé un goût amer chez tous les russes. Pour justifier la guerre ? ? ? Quelques enlèvements de personnalités mis sur le dos de ces méchants tchétchènes, l'opinion publique se désolidarise ainsi complètement du peuple tchétchène. Il s'est avéré par la suite que ces enlèvements avaient été effectués avec la complicité de FSB (ex KGB) donc de Moscou... En tout cas, le but est atteint, la guerre est approuvée par la plus grande partie des russes, même le célèbre auteur Soljenitsine approuve la correction infligée à tous ces bandits de tchétchènes ! ! Par la même occasion, cette guerre permet de réveiller de bons vieux sentiments patriotiques chez les russes. En effet, après l'échec de la première guerre en Tchétchénie et le second rôle de la Russie dans l'affaire du Kosovo " la Russie pourrait devenir pour la première fois depuis 100ans un Etat de deuxième ou de troisième catégorie " dixit Poutine... Les russes avaient l'impression qu'en Occident, on les prenait pour un peuple d'incapable, cette guerre leur redonne une certaine fierté. Pour retrouver ce sentiment perdu vers 1990, les dirigeant russes n'ont pas trouvé d'armée plus petite que celle des rebelles tchétchènes. Ainsi la victoire militaire était assurée et l'armée russe aurait pu redorer son blason. Malgré tout la Russie peine à finir cette guerre car les tchétchènes résistent encore et toujours à l'envahisseur... Bien entendu, celui qui récupère tous les bénéfices est Poutine : avec l'annonce de cette guerre il passe en un mois de 2 à 14% des intentions de vote, nous sommes en Octobre...

Vous allez dire, 14% ça ne fait pas un président ! ! Eh bien détrompez-vous ! ! Fier des ses 14%, Poutine s'est ensuite contenté d'apparaître très régulièrement à la télé : on le voit visiter un Opéra, se rendre en avion de chasse en Tchétchénie... Poutine base aussi son programme sur le sentiment de patriotisme, sentiment qu'il a lui-même réveiller chez les russes en engageant la guerre. Les seules phrases que Poutine laisse échapper pour donner le fond de sa pensée sont : " buter les tchétchènes jusque dans les chiottes " ; " la démocratie, c'est la dictature de la loi " ; il faut faire " la synthèse entre le patriotisme fondé sur un Etat fort et le libéralisme ". à côté de ça, Poutine refuse tout débats et ne répond jamais aux questions de l'opposition...

Evidement, on peut tenter de définir ses idées par rapport à son action en tant que président intérimaire... Eh bien ce n'est pas très beau ! Le premier décret de Poutine fut de déclarer l'immunité du président sortant : Eltsine (celui-ci semble mouillé dans pas mal d'affaires louches...) . Ensuite Poutine a augmenté de 50% le budget du ministère de la défense, il a rétabli la formation militaire dans l'enseignement secondaire : maintenant les russes de 15ans apprennent à monter et démonter la fameuse Kalachnikov ! ! Et puis le premier russe à avoir demandé d'effectuer un service civil s'est retrouvé incarcéré pour désertion. On peut donc craindre un régime ultra-militaire... à tel point que plusieurs journaux ukrainiens s'inquiète au sujet d'une politique de reconquête des anciens territoires russes...

Mais Poutine plaît bien en fin de compte. Il est provincial, ce qui lui attire la bienveillance des gouverneurs et des présidents ; en effet ceux-ci se méfient des moscovites... Et puis surtout, c'est un ancien espion du KGB, et en Russie, quand on est au KGB, c'est qu'on est plus ou moins un surhomme. En plus ça permet d'expliquer le fait qu'il soit peu loquace sur son programme, il a été espion, donc il ne parle pas beaucoup mais révélera tout le moment venu . En conclusion, pour une bonne partie des russes, Poutine est l'ultime espoir pour sauver la Russie .

Malgrè tout, l'incertitude pesait encore sur l'élection de Poutine au premier tour, les sondages lui donnaient entre 40 et 50%, ce n'était pas suffisant. Et certains pensaient que Poutine n'était pas si sûr de gagner au deuxième tour. C'est le cas de Ziouganov qui était candidat (ou plutôt figurant) à l'élection présidentielle. Celui-ci rapporte des chiffres pour le moins étonnant que l'on trouve dans le Nouvel Observateur . En effet, on y apprend qu'il y avait 385000 inscrit sur les listes électorales de Tchétchénie avant la deuxième guerre. Durant la guerre, on estime qu'environ 220000 tchétchènes ont fuit en Ingouchie. En mars 2000, lors de l'élection, il y avait 457000 électeurs en Tchétchénie ! ! ! Et que dire des résultats de Grozny, 98% des survivants ont voté pour Poutine ! ! !Et il semble que la technique du bourrage des urnes a été utilisé dans plusieurs régions périphériques de la Russie, ainsi Poutine a parfois multiplié par quatre les scores de son parti à l'élection de l'année dernière ! Mais dans ce cas, pourquoi les adversaires de Poutine ne portent pas plainte ? ? Il y a tout de même plus de 400 plaintes enregistrées rien que pour les dernières élections de la douma mais les plaintes de 96 n'ont toujours pas été examinées et les magistrats ont pour consigne de traiter les nouvelles plaintes avec la même lenteur...

 

A en juger la manière peu démocratique avec laquelle Poutine s'est fait élire, on peut craindre légitimement la teneur du programme que Poutine annoncera en Mai... On ne sait pas grand chose de Poutine, et même s'il semble être un adepte du patriotisme et de l'armée, on ne peut même pas être sur qu'il continuera sur la même voie. En effet, avant les élections, quand un journaliste lui a demandé s'il changerait complètement de politique une fois élu, Vladimir a répondu qu'il ne le dirait pas...




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