FILS DE PUNK (luconzeoueb rules!)
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Article du skwale sur le mouvement punk de sa naissance jusqu'à nos jour. Ce n'est pas un historique mais plutôt un court descriptif des différentes tendances.

 

23 ans depuis 77 et les punks n’ont toujours pas splitté dirait un certain groupe…Mais comment peut-on être encore punk en l’an 2000 ? ? ?Mais d’abord c est quoi un punk ?

Que veut dire ce mot ? Est ce un style de musique ou la description d’une personne ? Et encore s’agit-il d’une description physique ou intellectuelle ?

Toutes ces questions rendent le sujet bien vaste et donc difficile à traiter… On fait des thèses sur ce mouvement, des films mais au fond, pourquoi ce petit mot de 4 lettres suscite-t-il tant d’intérêt ?

Je n’ai pas des masses la prétention d’y répondre moi qui n’étais même pas né en 77…(mais je suis né quand le gros Elvis est mort alors …)

Pour la plupart des gens, le punk n’est pas une musique. Ce mot désigne simplement un look que se donnaient des ‘djeuns’ un peu allumés dans les années 80 : " cheveux de toutes les couleurs ", "les épingles à nourrice " …bref une mode.

Ainsi pour ces gens le punk se limite au coté  ‘folklore’ de la chose…Seulement je crois qu’ils commettent une grave erreur : le punk n’est pas une mode et ne se conjugue pas au singulier. Je m’explique : pour beaucoup le punk est né avec les Pistols en 76. Moi je dis non…Il est né bien avant : Avec les Stooges (1969-1973), un groupe de Détroit fasciné par le rythme, et dont le chanteur Iggy Pop poussait jusqu'à l'extrême son jeu de scène (plongeons dans le public, automutilation). Le punk est associé inévitablement au mot ‘destroy’…je crois donc qu’il n’y a pas de doute la dessus. Je pourrais également citer le Velvet Underground etc.

Ces types était de véritables voyous, anticonformistes et il faut le dire complètement allumés….Car c’est ça la définition du punk. Steeve Jones a déclaré qu’avant d'être dans les Sex Pistols il était un vrai punk : il volait etc. Il n’avait pourtant pas de crête ni cuir !

Cependant les Pistols ont permis l’émergence de nombreux groupes : Beaucoup de ‘punks’ qui les avaient vus en concert ont formé leur propre groupe : c’est le cas des Clash, des Buzzcocks, Damned etc.

A partir de ce moment tout part en couilles.

En effet, si le mouvement gagne dans l’estime des jeunes désœuvrés d’Angleterre, il se diversifie considérablement. La tempête Pistols (et les pitreries de Sid Vicious) une fois passée a sonné le départ de nombreux sous mouvements.

La fin des années 70 et le début des années 80 sonnent la radicalisation du mouvement. En tête d’affiche THE EXPLOITED avec leur punk rock dit bourrin. C’est le début, des crêtes des clous et tout le tralala. Tous ces groupes (GBH, anti-nowhere league etc.) ne croient qu’en l’Anarchie, le Chaos et ont pour idole Sid Vicious…Chose amusante car ce que ces punks oublient, c est que selon Johnny Roten ce brave Sid était absolument fasciné par sa propre apparence. Il était convaincu qu’il avait un super look. Il ne cherchait pas à choquer mais à plaire…

Par ailleurs, toujours ce même Johnny a toujours détesté les ‘imitateurs’. Il n’aimait pas la musique punk de 77 et donc encore moins celle que distillaient les punks à crête qui était trop rapide pour lui et donc rendait les paroles difficilement compréhensives…

A cela, on peut évidemment répondre que si les punks de 77 étaient nés en partie grâce à une certaine idée artistique, ceux de 80 n’ont rien avoir avec une mode mais plutôt un état d’esprit. Une volonté de choquer oui, comme en 77, mais avec une plus forte connotation sociale.

Seulement, ils ont un peu raté leur coup car pour être considéré comme punk il fallait impérativement avoir sa crête, son cuir, ses doc…bref un look.

Ce look en fait résulte d’un métissage entre les skins de l’époque (tenue militaire, docs etc.), mais quand je parle de métissage, il faut prendre cela avec du recul, car les tentions punk – skin a cette époque n’étaient pas trop amicales !

La ou cela devient le plus intéressant, c’est de l’autre coté de la manche. Oui chez nous !

Si toutes les modes se sont importées en France les mouvements punk et skin ont été aussi marquants. La France a aussi connu sa période punk (Métal Urbain etc.). Mais elle se différencie de l’Angleterre par la dimension sociale due au contexte social différent. Le punk a eu un impact important en France mais a engendré un autre mouvement qui l’a en quelque sorte tué. Ce mouvement, c’est le rock Alternatif : un mélange de punk et de débrouillardise made in France. Le NO FUTURE commence à laisser la place au YES FUTURE. Le but est de construire une alternative au système. On cherche alors à canaliser la violence des jeunes dans la musique, dans des associations etc. BERURIER NOIR est le fer de lance de ce " joyeux merdier ".

Le punk commence alors à se radicaliser politiquement, on parle du scalp …l’anarcho-punk prend de plus en plus d’importance avec des groupes comme Cochise, Haine Brigade, Heyoka et tromatism plus tard.

Ces punks là ne portent pas nécessairement les clichés du punk ‘traditionnel’ (crêtes, Exploited sur le blouson etc.)

Bref a la fin des années 80, début 90 le mouvement alternatif est mort et le punk ne se porte pas mieux.

Pourtant en 1992, un certain groupe de Seattle fout un bordel monstre aux US puis partout dans le monde. Le GRUNGE est né. Certains n’osent pas se l’avouer mais le grunge est un sous mouvement du punk, une continuité en quelque sorte. La musique n’est pas la même mais y ressemble pas mal. Cette musique séduit les foules : le grunge est à la mode. Les puristes crachent sur Nirvana : ‘vendus’, ‘c’est pas des punks’, ‘ils n’ont rien compris’ etc. oui, d’accord mais qui n’a rien compris ? Parce qu’un groupe marche commercialement, il n’est pas underground ? Oui, mais les Pistols alors ? ? La plus grande escroquerie du rock n roll, ca vous dit quelque chose ? ? Les Pistols n‘étaient qu’une manœuvre commerciale. Pourtant ils sont ultra respectés par tous les ‘vrais’ punks. Amusant non ?

Bref, au passage, Kurt Cobain n’a pas supporté ce succès commercial qu’il détestait plus que tout et se suicida en avril 1994…’I hate myself and i want to die’ comme il disait…dans la bouche de Cobain, c est pathétique alors que dans celle de Vicious cela aurait été un succès !

Enfin on assistera tout de même au retour du punk, en 1995 avec des groupes américains tels que Green Day et Offspring …Le punk n’est plus revendicatif, plus nihiliste, pas non plus révolutionnaire, mais simplement le reflet d’une jeunesse qui s’ennuie. Dans le fond, rien de bien méchant seulement un bon exercice de style. La passion de ces ‘punks’ là est le skate, le roller, et le surf…par très prolo tout ça. Cela n’a même rien à voir avec les punks d’il y a 20 ans.

Pourtant, ils ont réveillé un regain d’intérêt pour le punk revendicatif : le respect des aînés est tout de même là. On peut constater que ces nouveaux venus ne rejettent pas en bloc leurs prédécesseurs. NOFX a gagné le respect de beaucoup de punks pus et durs de plus, RANCID fait l’unanimité.

Désormais la scène punk est composée de 3 types de public : les punks, les skateurs et les skins qu’il ne faut pas oublier. En effet, ces derniers sont redevenus à la mode, notamment grâce à leur look proche des racailles donc plus facile à porter. La oi! devient du street-punk (ça fait mieux) et commence enfin à n’être plus cataloguée à tort. En effet, il est redevenu possible de se balader en tant que skin dans les concerts sans trop de problèmes. Le punk pur et dur revient en force et le message se veut le moins politique possible (ex: the Casualities).

Et le look dans tout ça ?A quoi ressemble les keupons d’aujourd’hui ?

Cela dépend évidemment. La crête et les Docs restent des éléments unificateurs. Cependant le public de type skateur préfère plutôt les fringues de type street-wear. Les fashion's victims ne sont pas forcément là où on les attend : Les skins n’ont rien à leur dire avec leur fred perry et autres Lonsdale à 300 balles. Et les punks ‘roots’ me direz vous ? Et bien Doc et blouson cuir sont de rigueur…
On peut évoquer les punks américains tatoués de la tête au pied avec des T-shirts de basket ou de foot américain et baskets aux pieds…

Bref l’histoire n’est pas finie : que dire de l’ex chanteur de SEPULTURA qui se dit ‘être un vrai punk’ ou de Slayer qui a fait un album de reprises punks ou même de Métallica (avec ‘so what’)…

On peut simplement dire que le punk de maintenant (AVRIL 2000) cherche plus à se démarquer des autres mouvements plutôt qu’à se métisser (dixit les années 80 en France).

Le punk est un état d’esprit, pas besoin de crête ou de cuir pour être punk : cela tient plus d’un uniforme que d’autre chose…Le DO IT YOURSELF est trop vite oublié. Curieusement voir même paradoxalement, certains skateurs l’ont compris en n’affichant aucun look, aucune marque.

Qui est dans le vrai ? ?




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